Source : Mélina Margaritis - 20/02/2022
Le Département de la Sécurité intérieure des USA (Departement of Homeland Security-DHS) a affirmé vouloir s’équiper de chiens robots dans le but de surveiller les frontières avec le Mexique. Démasquer des trafiquants, des migrants et autres passages considérés comme illégaux ou suspects, voilà les tâches assignées à ces nouveaux chiens robots révèle le journal The Guardian.
Des machines suréquipées
De plus en plus, la technologie fait partie de nos vies, mais ici on pourrait tendre à un film de science-fiction. Cette technologie appartient à l’entreprise Ghost Robotics qui avait également déployé un robot chien nommé Spur. Ce dernier est équipé d’un fusil d’assaut et est capable d’atteindre une cible d’une distance de 1200 m. Aujourd’hui le chien qui surveillera les frontières pèse 45 kg pour une autonomie de trois heures sur douze kilomètres.
SPUR rifle app adds sniper fire to robot dog's bag of tricks https://t.co/5xlZdTY8MV by @BDronedj
— DroneDJ (@DroneDJ) October 18, 2021
N’étant pas encore opérationnels, ces chiens pourraient être déployés pour plusieurs raisons : " s’adapter à tous les types de terrains naturels, tels que le sable et les collines, ainsi que les environnements plus urbains, comme les escaliers. Équipés de plusieurs capteurs, ces robots sont capables de transmettre des contenus vidéo et de l’information en temps réel " confirme Gavin Kenneally, directeur des opérations de Ghost Robotics.
Ces machines quadrupèdes ont été testées à El Paso, au Texas. Munis de multiples capteurs (thermiques, nocturne, chimiques, etc.) ces chiens robots peuvent subir des chutes importantes et y résister. De plus, ils ont la capacité de rentrer seuls à leur base grâce à un mode autonome. Selon le DHS : " les chiens ont été programmés pour stimuler une mission de sentinelle ".
Robot dogs could soon help patrol the U.S.-Mexico border https://t.co/zTrlDbrpuY
— Ghost Robotics (@Ghost_Robotics) February 11, 2022
Vers encore plus de surveillance ?
Les autorités utilisent déjà des drones afin de surveiller ces frontières. Des caméras sont également actives sur le terrain, ce qui nie les libertés civiles, car ces surveillances comprennent aussi les locaux qui vivent et travaillent dans cette zone.
Par ailleurs, en 2021, la police new-yorkaise avait elle aussi utilisé un chien robot qui avait fait un tollé lors d’une intervention dans les logements sociaux dans le Bronx. Selon le média The Guardian : "Des habitants du quartier se sont plaints d’une surveillance abusive dans une zone sous-financée."
La politicienne démocrate, Alexandria Ocasio-Cortez s’est elle aussi manifesté des dépenses publiques allant dans ce sens. Le chien robot de New York était lui passé sous son joug, elle affirme : " C’est une honte de voir comment les deux partis se battent pour défendre leur capacité à injecter des fonds publics sans fin dans la militarisation. "
Shout out to everyone who fought against community advocates who demanded these resources go to investments like school counseling instead.
— Alexandria Ocasio-Cortez (@AOC) February 25, 2021
Now robotic surveillance ground drones are being deployed for testing on low-income communities of color with under-resourced schools ???????? https://t.co/ZqKtnexctb
Une pratique jugée inhumaine
Beaucoup de défenseurs des droits dans le pays ne soutiennent pas cette technologie en raison de la pratique qui en est faite. À Hawaï, dans le département de police d’Honolulu, 150.000 dollars avaient été utilisés dans le contexte de la pandémie actuelle. Des chiens robots ont alors été utilisés pour vérifier l’état de certaines personnes sans logement en scannant leurs yeux et en prenant leur température pour vérifier les symptômes du Covid-19.
Ces chiens ne seront cependant pas armés comme l’a été le chien Spur, mais cela ne rassure pas l’opinion publique de certains Américains. En effet, actuellement aucune loi américaine n’interdit " le développement ou l’emploi " de robots tueurs connus sous le nom de " systèmes d’armes létales autonomes ". Le pays s’oppose à toute interdiction préventive internationale.