Malgré la fin de la guerre civile en Libye et le démarrage d’un processus politique en dents de scie, les conséquences de ce long conflit sur les populations locales sont toujours aussi douloureuses, souligne le journal panarabe Al-Araby Al-Jadeed.

Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), plus de 7 000 familles ont été contraintes par les événements de quitter leur ville ou leur maison détruites par la guerre. En l’absence d’un soutien financier de l’État, la plupart des victimes ont préféré tenter de restaurer leur maison par leurs propres moyens, alors que sur place tout fait défaut.

“L’État doit faire des efforts !”

En été, nous ne savons pas où nous installer à cause de la chaleur. En hiver, nous brûlons du bois pendant de longues heures pour nous réchauffer. Mais comment puis-je résoudre le problème de l’eau de pluie qui s’infiltre à travers les fissures des vieux murs et les fenêtres recouvertes de plastique ?” demande Nasr Haddar, un réfugié de la ville de Tawergha, dans le nord du pays.

Au sud-est de Tripoli, dans la ville de Tarhouna, l’état de délabrement du camp de réfugiés ouvert depuis 2011 témoigne de la détresse des populations.

Le camp se compose de constructions légères. Les réfugiés manquent des moyens de subsistance les plus élémentaires. Malgré de nombreux appels, aucune agence gouvernementale n’a apporté de solution ou d’aide humanitaire à la population”, explique Fradj Mohamed, l’un des habitants du camp.

Les ONG tentent tant bien que mal de porter secours aux victimes de la guerre, mais leurs efforts restent largement insuffisants. Disséminés dans plusieurs régions du pays, les réfugiés éprouvent les pires difficultés pour accéder à ces aides. “La crise est telle que l’engagement des ONG ne suffit pas, il faut que l’État fasse des efforts”, estime Hassen Bourkane, membre d’une association humanitaire.