Les corps de quatre migrants subsahariens ont été retrouvés dans le centre-est de la Tunisie, non loin de la frontière avec l'Algérie, a appris jeudi 3 mars auprès des autorités régionales. Ils sont morts "probablement de froid et de faim", a précisé le Dr Abdelghani Chaabani, directeur régional de la Santé.

"Trois corps ont été retrouvés mercredi et un autre il y a cinq jours, à Haïdra, dans le gouvernorat de Kasserine", près de la frontière algérienne, a ajouté le Dr Abdelghani Chaabani.

Âgés de 20 à 35 ans, ces migrants, tous des hommes, étaient originaires d'Afrique subsaharienne et l'un d'eux, le seul à avoir sur lui une pièce d'identité, était un ressortissant de la Côte d'Ivoire, selon la même source.

Ils sont arrivés en Tunisie après avoir franchi la frontière avec l'Algérie. Les dépouilles ont été transférées à l'hôpital de Kasserine pour une autopsie, "mais ils sont fort probablement morts à cause du froid et de la faim", a déclaré Abdelghani Chaabani.

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Ce n'est pas la première fois qu'un drame de la sorte se produit dans cette région désertique et proche de l'Algérie. Au mois d'août 2021, les corps de six migrants d'Afrique subsaharienne avaient été retrouvés morts au milieu du désert dans le sud de la Tunisie. Ils sont morts "probablement de déshydratation" au moment où le pays enregistre des records de température. 

Des centaines de migrants viennent en Tunisie dans le but de rejoindre le littoral et rejoindre clandestinement l'Europe, en traversant la Méditerranée, le plus souvent en s'entassant sur des embarcations de fortune. 

L'Italie, plus proches des côtes tunisiennes qu'algériennes, est l'un des principaux points d'entrée en Europe pour les migrants en provenance d'Afrique du Nord. Beaucoup tentent aussi la traversée depuis la Libye. Plus de 123 000 migrants ont ainsi débarqué en Italie en 2021 contre environ 95 000 en 2020, selon les statistiques du Haut commissariat aux réfugiés (HCR).

Plus de 2 000 migrants ont été portés disparus en 2021 ou sont morts noyés en Méditerranée contre 1 440 en 2020, selon l'Organisation internationale des migrations (OIM).

La route migratoire la plus dangereuse du monde reste, selon l'OIM, celle qui relie la Libye et la Tunisie à l'Italie et à Malte, avec plus de 23 000 décès depuis 2014.