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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : La dépêche - Géraldine Jammet - 25/03/2022

Ce vendredi matin, des agents territoriaux de la mairie de Pamiers ont découvert le corps sans vie d’un jeune homme de 17 ans. Selon toute vraisemblance, il s’est donné la mort par pendaison dans le parc municipal. De nombreux élèves de la ville ont assisté à la scène. Deux cellules médico-psychologiques ont été ouvertes.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, un terrible drame s’est noué au centre-ville de Pamiers. Vers 7 heures, des agents municipaux ont découvert le corps sans vie d’un jeune homme dans le parc municipal qu’ils venaient ouvrir. L’alerte a été aussitôt donnée aux services de secours, aux forces de l’ordre et à l’hôtel de ville. Dès lors, sapeurs-pompiers, médecins et policiers ont afflué en nombre. Malgré leurs efforts, la victime n’a pu être réanimée. Alerté, le parquet de Foix a réquisitionné Frédérique Thiennot, maire de la ville et médecin légiste, pour procéder à la levée de corps. De leur côté, les policiers du commissariat de Pamiers ont effectué les premières constatations et autres relevés d’indices.

Seules l’autopsie et l’enquête permettront de déterminer les circonstances de ce terrible drame. Mais selon toute vraisemblance, ce jeune homme de 17 ans s’est donné la mort par pendaison. Comble de l’horreur, la découverte de son corps a eu lieu au moment où des dizaines d’élèves étaient déposés en bus pour rejoindre les établissements scolaires de la ville, tout proches. Certains d’entre eux ont d’ailleurs filmé les lieux.

Un long et douloureux parcours migratoire

Au vu de ces éléments, décision a été prise par la direction du centre hospitalier intercommunal des vallées de l’Ariège (Chiva) d’ouvrir une cellule médico-psychologique joignable au 05 61 03 33 40. De même, la mairie de Pamiers a également mis en place un dispositif similaire et Frédérique Thiennot a aussitôt reçu les agents qui ont découvert le corps. Bien évidemment, ils sont profondément choqués.

Même émotion au Département qui suivait le dossier ce jeune homme qui allait avoir 18 ans en octobre. Mineur non accompagné (MNA) de nationalité marocaine, il était arrivé il y a plusieurs semaines en Ariège après un tragique parcours de vie. Suite au décès de ses parents, il avait été placé chez une tante. Il en a fugué à 11 ou 12 ans avant de passer plusieurs années en Espagne. D’abord dans la rue, puis en foyer. Au cours de ces années, il a développé une importante addiction aux drogues dures. Puis il a quitté Barcelone avant d’arriver en Ariège.

Des antécédents judiciaires

Il a d’abord été placé à Foix et Tarascon avant Pamiers en raison de plusieurs épisodes de violences. Le dernier en date remonte à la nuit du 24 au 25 février dans la structure appaméenne où il était pris en charge. Il avait alors fait usage d’une arme blanche pour menacer les salariés avant de pousser dans les escaliers un veilleur de nuit qui est toujours en arrêt aujourd’hui. Mais suite à ces faits, il était parvenu à s’échapper momentanément avant d’être replacé dans le même foyer. Le lendemain, il était placé en garde à vue avant d’être présenté à la juge des enfants. Cette fois, plus personne ne voulait de lui.

Le Département, en charge de l’accompagnement des mineurs non accompagnés, en lien avec l’Aide sociale à l’enfance (ASE) et la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) a donc pris la décision de le placer dans un hôtel de Pamiers. Or, la loi prévoit désormais l’interdiction de ce genre de mesures. « On ne pouvait pas le laisser à la rue ! », observe une source proche du dossier.

Des travailleurs sociaux "démunis"

Au conseil départemental, les équipes sont également sous le choc. « C’était une situation extrêmement compliquée. Il était sous l’emprise totale de la drogue et suite à cette agression au couteau, on n’avait pas d’autre choix que de le placer dans un hôtel. Jusqu’en 2019, on accueillait jusqu’à 70 MNA par an et on procédait à 230 évaluations. On parle de jeunes qui ont toujours voulu s’insérer, qui travaillaient et mettaient tout en œuvre pour améliorer la pratique de la langue. Hormis ses périodes de crise, on ne pouvait pas l’hospitaliser. Et quelle structure pouvait le prendre ? Il aurait fallu qu’il s’investisse et ce n’était pas le cas. C’est quelqu’un qui nous a échappé mais ce n’est pas dans notre habitude. C’est un drame… Il y a beaucoup d’émotion dans les services ce matin », indique le conseil départemental de l’Ariège.

Même désarroi du côté du foyer de Pamiers qui n’était donc plus en charge de ce jeune homme. « C’est regrettable : c’était un gamin vulnérable au long parcours migratoire avec une forte dépendance aux drogues dures. Nous avions sollicité un psychiatre mais il n’y avait pas de place. Mais je ne voudrais pas que l’on associe les foyers à ce genre de drame. Hélas, nous avons très peu de ressources et nous ne sommes ni un centre psychiatrique, ni un centre éducatif renforcé. Tous ces glissements sont préoccupants et face à de telles situations, on est démuni. Hélas, ce jeune n’a pas eu de limite, ni pour lui, ni pour les autres », confie le directeur.

 


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