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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : L'humanité - Loan Nguyen - 24/03/2022

En Essonne, 49 jeunes migrants risquent d’être remis à la rue sans solution d’ici vendredi. Ils dénoncent une mesure visant à faire de la place aux réfugiés ukrainiens.

« On doit être sortis sous quarante-huit heures, sinon la police va nous expulser », s’insurge Sekou Keita (*), 15 ans, visiblement paniqué. Ce mineur, venu seul de Guinée, a passé environ trois semaines à la rue avant que la préfecture de l’Essonne ne lui accorde, mi-janvier, une mise à l’abri en hôtel, à Ormoy. Les services de l’État s’apprêtent à le remettre à la rue, sans solution de relogement, comme 48 autres jeunes, une semaine avant la fin de la trêve hivernale...

« C’est d’une brutalité sans nom »

« Ils nous ont dit que, si on voulait rester, il fallait faire une demande d’asile », explique le jeune homme, courrier officiel à l’appui. Sauf qu’une telle procédure signifierait abandonner leur recours pour être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. En effet, les jeunes hébergés dans cet hôtel ont tous vu leur minorité contestée par la Croix-Rouge, prestataire de service pour le département de Paris. Une décision malheureusement courante, donnant lieu de la part des demandeurs à un recours devant le juge des enfants, qui doit prochainement se prononcer sur leur situation administrative.

« On ne voit pas bien sur quelle base légale la préfecture s’appuie. C’est d’une brutalité sans nom », dénonce Pierre Mathurin, coordinateur parisien de l’association Utopia56, qui aide les personnes exilées lors de maraudes. Pour les jeunes comme pour l’association qui les accompagne, la nécessité de mettre à l’abri les milliers d’Ukrainiens arrivant en France ne serait pas étrangère à l’empressement des services de l’État à faire sortir ces mineurs de leur hébergement. « C’est à partir du moment où des Ukrainiens ont commencé à venir à l’hôtel qu’ils ont poussé pour qu’on sorte », affirme Sekou Keita. « Le directeur (de Grandissons ensemble, la structure qui héberge les mineurs, mais aussi des demandeurs d’asile – NDLR) nous a dit que l’hôtel allait fermer, mais les Ukrainiens et les familles qui sont là, on ne leur demande pas de sortir à eux ! » souligne-t-il.

Faire de la place aux Ukrainiens

Si la préfecture de l’Essonne nie les expulser pour faire de la place aux Ukrainiens, sur le terrain le doute subsiste. « On voit bien depuis quelques semaines, depuis que les premiers Ukrainiens ont commencé à arriver en France, qu’on leur donne la priorité. Par exemple, on a été très surpris de n’avoir aucune mise à l’abri depuis deux semaines des demandeurs d’asile afghans, dont le campement déborde à Pantin », regrette Pierre Mathurin.

Du côté de la préfecture de l’Essonne, on explique que le recours des jeunes devant le juge des enfants n’étant pas suspensif, « (ces) personnes sont donc considérées comme majeures et relèvent du droit commun ». « Elles se trouvent par conséquent en situation irrégulière sur le territoire national, et ne peuvent donc plus être prises en charge dans ces sites temporaires. Elles peuvent solliciter l’hébergement de droit commun (115) ». En attendant, les jeunes attendent la peur au ventre que la police les sortent de leur chambre d’hôtel, mais refusent d’évacuer les lieux.

(*) Le prénom et le nom ont été modifiés.

 


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