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Source : InfoMigrants - Charlotte Oberti - 14/04/2022

À Calais, l'interdiction de distribuer de la nourriture aux migrants dans certaines zones de la ville a suscité une nouvelle vague d'indignation mardi. Une équipe de l'association Calais Food Collective a filmé des policiers en train de confisquer des stocks de nourriture à l'entrée d'un terrain sur lequel vivent des centaines d'exilés.

Une vidéo tournée à Calais par des membres de l'association Calais Food Collective a suscité l'indignation, mardi 12 avril. Sur les images, on voit des bénévoles transportant de la nourriture pour des migrants dans des brouettes se faire encercler par des forces de l'ordre. Les policiers attrapent brutalement les brouettes et les confisquent.

La vidéo mise en ligne sur les réseaux sociaux pour dénoncer "une entrave à la distribution" de nourriture a fait réagir. "Je suis extrêmement choquée que, dans notre pays, on refuse à des bénévoles de distribuer de la nourriture, donc donner à manger et à boire à ceux qui n’ont rien", a notamment commenté l'eurodéputée écologiste Karima Delli.

Cette situation n'est pas nouvelle à Calais. Depuis septembre 2020, la préfecture du Pas-de-Calais reconduit chaque mois un arrêté qui interdit la distribution de repas aux migrants dans certaines rues du centre-ville, par des associations non mandatées par l’État. Dernière évolution en date : en novembre 2021, les rues du Beau Marais et de Normandie, à l'angle desquelles a été filmée la scène mardi, ont été ajoutées à ce périmètre. Les distributions sont donc, depuis cette date, interdites également dans ce lieu, situé à la limite entre Calais et la commune de Marck.

"À chaque fois, les forces de l'ordre nous mettent la pression"

"On fait des distributions de nourriture deux fois par semaine ici et d'eau tous les jours. À chaque fois, les forces de l'ordre nous mettent la pression", explique Hugo Hardy, référent plaidoyer pour Calais Food Collective, contacté par InfoMigrants.

Si cette zone est désormais dans le collimateur de la préfecture, c'est qu'un campement de migrants s'y est récemment établi, selon Hugo Hardy. Depuis novembre, "entre 400 et 800 migrants", majoritairement soudanais, y vivent, estime-t-il. Or, la Vie active, unique association mandatée par l'État à Calais, et donc la seule à pouvoir contourner l'arrêté préfectoral en vigueur, ne vient jamais sur ces lieux, dénonce-t-il encore.

>> À (re)lire : À Calais, cinq ans après la "jungle", le quotidien des migrants se dégrade mais le rêve d'Angleterre persiste

Au-delà de l'arrêté, Calais Food Collective dénonce d'autres entraves à ses activités, particulièrement aux abords de ce nouveau campement. "La mairie a fait installer une butte de terre et a creusé une tranchée [visibles sur la vidéo] pour empêcher les vans des associations d'entrer sur ce terrain", gronde Hugo Hardy. "Du coup, on est obligé de se garer un peu plus loin et d'y aller avec des brouettes chargées de nourriture."

"On veut que ce soit humain"

Si certains membres de l'association sont intimidés par la présence de cars de CRS qui procèdent "systématiquement" au contrôle de leur identité, au point de renoncer à distribuer la nourriture, Hugo Hardy assure que les humanitaires parviennent toujours, coûte que coûte, à acheminer les denrées.

S'ils n'arrivent pas à accéder au terrain, les membres donnent rendez-vous aux migrants dans un lieu plus éloigné, situé en dehors du périmètre concerné par l'interdiction. Une situation de dernier recours que Calais Food Collective veut éviter. "Nous, ce qu'on veut, c'est aller directement là où sont les exilés, autour des feux de camp, pour qu'ils n'aient pas à se déplacer. On veut que ce soit humain, il n'est pas question de les faire mettre en ligne", pour attendre qu'on leur donne de la nourriture, poursuit Hugo Hardy.

>> À (re)lire : Un nouveau centre d'accueil de jour à Calais pour "ceux qui souhaitent rester en France"

Ce mardi, les discussions entre les forces de l'ordre et l'association, déterminée à apporter les vivres collectés aux exilés, auront duré une heure et demie. "Seules les rues, et non les terrains privés, sont concernés par l'arrêté préfectoral. Donc on a insisté, clame le militant. Au final, les policiers ont appelé un supérieur et il leur a dit de nous laisser passer. Mais la semaine prochaine, ça recommencera, il y aura d'autres négociations."

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