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Source : InfoMigrants - Charlotte Boitiaux - 10/06/2022

Le nouveau camp de migrants de Plati (aussi appelé Vastria) n'en finit plus de cristalliser les tensions à Lesbos. Les habitants de l'île refusent la construction de ce nouveau site censé accueillir des milliers de migrants. Ils craignent que la nouvelle structure d'accueil ne soit construite trop proche d'une forêt de pins, et redoutent les risques d'incendie.

Au coeur de l'île grecque de Lesbos, la construction d'un nouveau camp de migrants n’en finit pas d’exaspérer les habitants. Le chantier, prévu dans le nord de l’île, vers Plati, se situe non loin d’une épaisse pinède. Les riverains craignent donc les départs de feux.

"Nous avons tant d'exemples de ce qui peut arriver à une forêt en cas d'incendie avec des conditions météo difficiles", déclare Christos Tsivgoulis, président de la communauté de Komi, l'une des six localités de Lesbos s'opposant au projet.

"C'est le pire endroit possible pour construire le camp", abonde Yiorgos Dinos, chef du syndicat des pompiers de la région. "Si un incendie se déclare là-bas, il brûlera la moitié de l'île", a-t-il confié à l’AFP. Sans parler des difficultés des évacuations des occupants en cas d'urgence puisque le nouveau camp se situe dans une localité difficilement accessible.

Partout sur l’île, les plaintes se multiplient. "Avec une seule étincelle, des villages entiers et des récoltes pourraient être perdus", estime encore Antonis Komlos, responsable de la petite commune de Pighi, non loin du nouveau camp. "C'est un endroit complètement inadapté" pour construire un centre de migrants.

Le paysage densément boisé est encore plus dangereux qu'à Moria (lieu de l'ancien camp), affirme Christos Tsivgoulis. "Moria était entourée d'une oliveraie, les oliviers ne brûlent pas facilement, imaginez ce qui peut arriver dans une forêt de pins", note l'élu local. "Comment le ministère va-t-il s'assurer qu'il n'y aura pas d'accident alors que des centaines de personnes vont et viennent" pour construire ce camp, se demande-t-il.

Barbelés, caméras et société de sécurité privée

Ce n’est pas la première fois que ce nouveau camp de Plati (aussi appelé camp de Vastria) cristallise les tensions. Pendant des mois, manifestations et poursuites judiciaires ont enlisé sa construction pour des motifs multiples : les risques de feu à proximité de la forêt de pins en sont le dernier exemple.

Le site de Vastria - qui viendra remplacer le camp de Moria détruit en 2020 par un immense incendie - devrait être achevé d'ici septembre 2022 et abriter jusqu'à 3 000 migrants et demandeurs d'asile. Sa construction avait été annoncée en septembre 2020, et son ouverture initialement prévue à l’été 2021… Mais elle a sans cesse été repoussée. 

Sur place, des barbelés ont été érigés et l'entrée est gardée 24h/24 par une société de sécurité privée. En février, des machines de chantier avaient été brûlées par des protestataires. 

De son côté, le ministère des Migrations assure que le camp n’est pas un danger pour la forêt puisqu’il sera bâti à 20 mètres de la limite forestière et doté des dispositifs anti-feu "les plus avancés". "Nous développons également des capteurs à incendie d'intelligence artificielle en collaboration avec l'Union européenne", a précisé une source ministérielle à l'AFP. 

Et pour le maire de cette région de Plati, l'emplacement du nouveau camp était "la seule solution pour redonner de la sérénité à l'île". Stratis Kytelis estime que le lieu sera un "point de départ" pour que l'île "laisse définitivement derrière elle le problème des migrations, loin de la ville de Mytilène, de nos enfants et de notre vie quotidienne."

Un pays ravagé par les incendies

La Grèce est rarement épargnée par les feux. Les températures élevées et les vents violents provoquent régulièrement des incendies de forêt en été dans le pays, en particulier sur les îles où le paysage accidenté constitue un obstacle pour l'accès des pompiers. 

Quant aux camps de migrants, ils sont souvent la proie de feux, accidentels ou délibérés, admettent les autorités grecques. "Des dizaines" d'incendies s'étaient déclarés autour (du camp) de Moria au cours des étés précédents malgré la présence d'une équipe de sapeurs-pompiers à proximité, rapporte Michalis Bakas, membre du parti des Verts grecs.

Une grande tente pouvant héberger 150 personnes a aussi brûlé en mai à Lesbos dans le camp temporaire de Mavrovouni, érigé à la hâte pour remplacer le bidonville de Moria, entièrement ravagé par les flammes en septembre 2020.

Deux jeunes exilés afghans, reconnus coupables d'avoir mis le feu, ont été condamnés à quatre ans de prison mardi en appel, tandis que quatre autres Afghans l'avaient été à dix ans d'emprisonnement en juin 2021 pour le même motif.

L'île de Lesbos a été le point d'entrée le plus actif dans l'Union européenne en 2015-2016 lorsque des centaines de milliers de personnes fuyant les guerres en Syrie et en Irak ont afflué vers l'ouest depuis la Turquie.

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