La découverte est sans précédent dans le pays. Cinquante-cinq travailleurs philippins et bangladais ont été découverts en situation d'esclavage moderne sur un chantier de construction dans le port d'Anvers, en Belgique. C’est ce qu’a annoncé mardi 26 juillet le parquet de cette cité flamande, qui a ouvert une enquête.

Ces hommes travaillaient en tant que soudeurs et installateurs de tuyaux "sur un quai du port d'Anvers", a précisé un porte-parole de l'Auditorat du travail, une section du parquet spécialisée dans les infractions commises dans le cadre du travail, à qui a été confiée l’enquête.

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D'après plusieurs médias locaux, ces travailleurs étaient placés sous l'autorité d'une société spécialisée dans la tuyauterie industrielle - dont le nom n’a pas été divulgué - qui intervient comme sous-traitant sur un chantier de la firme fabriquant des produits chimiques Borealis à Beveren, près d'Anvers. 

C'est la première fois dans le pays qu'un tel nombre de personnes exploitées est découvert sur un unique lieu de travail, rappelle le centre Payoke, une association spécialisée dans l'accueil des victimes de traite des êtres humains.

“Une situation très précaire" 

Ces 55 ouvriers sont en grande majorité des Philippins et l'alerte a d'abord été donnée il y a une quinzaine de jours via le consulat des Philippines à Anvers auprès duquel certains d'entre eux s'étaient plaints de leur situation, a expliqué le directeur du centre Payoke, joint par l'AFP. 

L'Auditorat du travail a confirmé que "55 victimes potentielles" s'étaient "manifestées" et devaient désormais être interrogées.

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"Ils percevaient de deux à quatre euros par heure de travail, soit autour de 600 euros par mois. C'est clair qu'ils étaient dans une situation très précaire", a dit Klaus Vanhoutte, qui dirige à Anvers un des trois centres d'accueil belges de ces victimes d'esclavage moderne. 

Selon lui, le réseau qui exploite ces travailleurs asiatiques les fait circuler dans plusieurs pays européens, avec "des permis de travail délivrés en Hongrie et en Pologne". "Certains avaient déjà travaillé en Allemagne et un groupe s'apprêtait à partir pour la Grèce", a ajouté Klaus Vanhoutte. 

"23 000 personnes victimes d'exploitation ou d'esclavage moderne" en Belgique 

"Ce dossier n'est que la partie émergée de l'iceberg", a de son côté commenté le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne, cité par l'agence de presse Belga. 

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Le ministre a mentionné un chiffre de l'Indice mondial de l'esclavage (Global Slavery index), selon lequel il y a en Belgique "23 000 personnes victimes d'exploitation ou d'esclavage moderne". 

Le gouvernement belge a en tout cas été prompt à réagir. Pour lutter contre ce fléau, il a annoncé lundi l'ouverture du site internet www.stoptraite.be, un point de contact unique permettant aux victimes de trouver de l'aide. Les victimes d’exploitation sexuelle, d’exploitation par le travail, de criminalité forcée, de prélèvement d'organes, sont notamment concernées.