Source : le monde - Le Monde avec AFP - 27/08/2022
Depuis jeudi, cinq opérations ont permis de sauver 268 personnes, dont des mineurs et des femmes enceintes, au nord des côtes libyennes.
L’Ocean-Viking, navire humanitaire de SOS Méditerranée, a secouru 268 personnes depuis le jeudi 25 août lors de cinq sauvetages de migrants se trouvant le plus souvent dans des embarcations en bois surpeuplées entre la Libye et Malte, a annoncé l’ONG vendredi. « Beaucoup ont des niveaux d’épuisement et de déshydratation élevés » et « de graves coups de soleil », a détaillé l’ONG, dont le siège est à Marseille.
Plusieurs mineurs, dont des mineurs non accompagnés, des femmes enceintes et même un bébé de trois semaines ont été pris en charge par SOS Méditerranée et la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge sur l’Ocean-Viking.
Mardi, le navire ambulance avait expliqué avoir repéré quatre embarcations vides sur cette zone dont une sans moteur. Mais « sans communication des autorités maritimes, le sort des personnes à bord reste inconnu », avait-elle précisé.
Depuis le début de l’année, 1 161 migrants ont disparu en Méditerranée, dont 918 en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse au monde, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’agence onusienne a estimé le nombre de morts et de disparus en 2021 à 2 048 en Méditerranée, dont 1 553 pour la seule Méditerranée centrale.
Les Etats ignorent les appels de détresse
Dans une déclaration commune faite le 3 août, plusieurs ONG opérant des bateaux de sauvetage en Méditerranée ont demandé « aux Etats membres et aux Etats associés de l’Union européenne [UE] de mettre en place une flotte de recherche et de sauvetage adéquate, dirigée par les Etats, dédiée et proactive en Méditerranée centrale, ainsi qu’une réponse rapide et adéquate à tous les appels de détresse, et un mécanisme de débarquement prévisible des personnes rescapées ».
L’UE a mis fin à son opération controversée de lutte contre le trafic d’êtres humains en Méditerranée en 2020, la remplaçant par l’opération « Irini », qui se concentre sur le maintien de l’embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Libye. Le sauvetage des migrants a depuis été laissé à la discrétion des Etats, mais les ONG se plaignent que les pays ignorent les appels de détresse ou même travaillent avec les autorités libyennes pour y renvoyer les migrants.
Chaque année, des milliers de personnes fuyant les conflits ou la pauvreté tentent de rejoindre l’Europe en traversant la Méditerranée à partir de la Libye, dont les côtes sont distantes de quelque 300 kilomètres de l’Italie.