Source : sud-ouest - SudOuest.fr avec AFP - 05/10/2022
« Ordure, elle qui est devenue la faire-valoir de Darmanin », avait tweeté la prévenue. Son avocat a annoncé qu’elle faisait appel.
Le 19 août 2020, Marlène Schiappa, alors ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, avait publié sur Twitter : « Immense tristesse : un adolescent de 16 ans, migrant soudanais disparu en mer cette nuit, a été retrouvé mort sur la plage de Sangatte ce matin. Ce drame insupportable nous mobilise encore + avec Gérald Darmanin contre les passeurs qui profitent de la détresse d’êtres humains ».
En réaction, Isabelle Saint-Saëns, militante au sein du Gisti et de Migreurope, avait notamment tweeté : « Ordure, elle qui est devenue la faire-valoir de Darmanin » et « ordure, faire-valoir de Darmanin, le violeur de Beauvau ». Marlène Schiappa avait alors fait citer la militante devant le tribunal pour injure envers un membre d’un ministère. À l’audience en juillet, Isabelle Saint-Saëns, ingénieure et chercheuse retraitée, a expliqué avoir été indignée que Marlène Schiappa présente les passeurs comme coupables uniques, alors que « rien n’est dit de la responsabilité » des politiques « qui instaurent des mesures meurtrières », selon le jugement rendu mardi 4 octobre 2022.
« Débat d’intérêt général »
Le tribunal a souligné que les propos s’inscrivaient dans un « débat d’intérêt général » mais il a estimé qu’avec le terme d'« ordure », elle allait « au-delà d’une critique de l’action de la ministre déléguée ». De son côté, l’avocat de la militante, Raphaël Kempf, a estimé : « En dénonçant avec force et impertinence les propos de Marlène Schiappa, hypocrites au regard de la politique migratoire du gouvernement, Isabelle Saint-Saëns n’a fait qu’user de son droit de critique légitime des personnages politiques », indiquant qu’elle faisait appel.