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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : le monde - Corentin Lesueur - 31/10/2022

Le chef de l’Etat a expliqué, lors d’un entretien sur France 2, mercredi, que les « étrangers, soit en situation irrégulière, soit en attente de titre » cumulaient plus de la moitié des faits de délinquance dans la capitale.

Mis en cause pour son traitement des obligations de quitter le territoire (OQTF), après le meurtre de la petite Lola, dont la suspecte est une ressortissante algérienne sous le coup de cette décision administrative, Emmanuel Macron a tenté de défendre son bilan sécuritaire, mercredi 27 octobre, lors de l’émission « L’Evénement », diffusée sur France 2. Alors que le président venait de promettre de « durcir les règles » en matière d’immigration, la journaliste Caroline Roux lui a demandé s’il faisait, « comme le ministre de l’intérieur », Gérald Darmanin, un « lien entre délinquance et immigration ».

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Le chef d’Etat a d’abord refusé d’établir un « lien existentiel » entre les deux, ou de « faire [une] généralisation ». « Par contre, quand on regarde (…) la délinquance, par exemple à Paris, où on a une forte concentration, pour des raisons géographiques et d’organisation, de cette immigration illégale : oui, elle est très présente dans les faits de délinquance », a-t-il développé, soucieux de « la nuance » et « d’avoir le sens de la vérité » sur un « sujet aussi sensible ».

Pour illustrer son « exemple », M. Macron a fait référence à une statistique : « Quand on regarde aujourd’hui la délinquance à Paris, on ne peut pas ne pas voir que la moitié au moins des faits de délinquance qu’on observe viennent de personnes qui sont des étrangers, soit en situation irrégulière, soit en attente de titre. En tout cas dans des situations très fragiles et qui viennent souvent de ces filières [d’immigration illégale]. »

Différences avec la statistique de la préfecture de police

Sur quelles informations le président s’appuie-t-il pour affirmer qu’au moins 50 % de la « délinquance » parisienne serait le fait d’étrangers « soit en situation irrégulière, soit en attente de titre » ? Sollicité, l’Elysée répond seulement que les « situations très fragiles » évoquées par M. Macron « correspondent aux courts séjours », et que son exemple parisien relève d’une « statistique ministérielle ».

Dans un ouvrage paru en octobre, Didier Lallement, préfet de police de Paris jusqu’en juillet, a livré une donnée proche de celle d’Emmanuel Macron. « A Paris, un délit sur deux est commis par un étranger, souvent en situation irrégulière », écrit le haut fonctionnaire. Interrogée, la Préfecture de police de Paris rapporte que « la part des ressortissants étrangers dans la délinquance commise à Paris s’élève à 48 % pour les premiers mois de l’année ». Sans distinguer la part des personnes en situation irrégulière, ni le type de faits reprochés, la statistique étant établie pour « toutes infractions confondues ».

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Le cabinet du ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, livre des informations a priori similaires. Selon la place Beauvau, les étrangers (réguliers et irréguliers confondus, sans inclure les binationaux) cumulent 48 % des interpellations et gardes à vue à Paris, en matière délictuelle et criminelle, au cours des six premiers mois de l’année 2022. Une part supérieure à celle qui est remontée pour l’ensemble de l’Ile-de-France (41 %) et du pays (19 %). « Les mis en cause de nationalité étrangère sont surreprésentés dans tous les indicateurs de la délinquance, et leur part est en augmentation », répète l’entourage du ministre de l’intérieur.

Emmanuel Macron laisse entendre la culpabilité des mis en cause

Toutefois, ces données ne recouvrent pas véritablement le même spectre. D’une part, la préfecture – ou l’ancien préfet – rassemble les étrangers, réguliers comme irréguliers, quand Emmanuel Macron ne se réfère qu’aux personnes « irrégulières » ou « en attente de titre », excluant donc les étrangers légalement présents sur le sol français et non demandeurs de titre.

En disant que la moitié au moins de la délinquance « vient » des étrangers, le président laisse entendre la culpabilité de ces derniers, quand les « 48 % » mentionnés par le ministère de l’intérieur ne font référence qu’aux interpellations, sans préjuger de poursuites éventuelles.

Surtout, M. Macron n’évoque que les « étrangers, soit en situation irrégulière, soit en attente de titres », quand les 48 % rassemblent aussi ceux qui sont légalement présents en France. « Ce sont très majoritairement [des personnes en situation irrégulière], donc c’est tout à fait cohérent », nuance le ministère de l’intérieur, sans pouvoir préciser la part des personnes effectivement sans titre de séjour parmi les 48 %.

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