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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - la rédaction - 09/12/2022

Une enquête du Monde et d'un consortium de journalistes européens a révélé l'existence d'un lieu de détention illégal utilisé par les garde-frontières bulgares pour retenir des migrants à proximité de la frontière turque. Des exilés y seraient enfermés dans une cage, dans des conditions sanitaires déplorables et soumis à des violences avec des chiens.

Une cage de quelques mètres carrés, improvisée dans un cabanon en briques en piteux état. Sur les clichés révélés par Le Monde, qui a publié une enquête, jeudi 8 décembre, en partenariat avec Lighthouse Reports et d’autres médias européens, quelques migrants s’appuient contre un mur en brique, d’autres sont assis sur un sol terreux et jonchés de détritus. Une dizaine d’hommes sont enfermés derrière des barreaux métalliques dans ce qui ressemble à une prison utilisée par les garde-frontières bulgares pour détenir ces candidats à la migration.

Selon les journalistes qui ont enquêté sur ce lieu, au moins 34 personnes ont été enfermées dans cet abri entre le 15 octobre et le 25 novembre 2022.

 

Le collectif Lighthouse Reports a pu interroger quatre personnes originaires de Syrie et d’Afghanistan qui ont été détenues dans ce lieu, puis renvoyées en Turquie. Ils racontent avoir été privés d’eau, de nourriture et d’accès à des toilettes. "L’odeur était vraiment horrible. Ils ont lâché les chiens sur nous à l’intérieur et nous ont frappés, même ceux qui étaient déjà blessés", rapportent ces migrants cités dans l’article du Monde.

Des femmes et des adolescents étaient également retenus à leurs côtés, affirment ces exilés qui n’ont pas été autorisés à déposer de demande d’asile avant leur renvoi en Turquie.

 

 

Frontex réfute avoir été au courant

D’après le quotidien français et le consortium de journalistes qui ont réalisé cette enquête, le cabanon incriminé se trouve dans la ville de Srédéts, à une quarantaine de kilomètres de la frontière turque. Il est situé "dans un complexe policier prêté par la mairie de Srédéts à la police des frontières, qui dépend du ministère de l’intérieur".

Or à quelques mètres de là se trouvent les bureaux de la police des frontières avec cette fois un lieu de détention officiel. Des bâtiments rénovés avec des fonds européens, indique Le Monde.

>> À lire : La police hongroise accusée d'avoir rasé la tête d'un migrant à la frontière avec la Serbie

Le cabanon, lui, échappe à la surveillance des ONG chargées d’inspecter ces lieux de détentions pour veiller au respect des droits de l’homme.

 

 

Si l’on en croit l’agence de surveillance des frontières européennes Frontex, interrogée par Le Monde, ce qui se passe dans cet abri, a également échappé à sa surveillance. Frontex, qui compte lancer une enquête, a affirmé au journal français que "ce lieu de détention n’avait pas fait l’objet d’un des dix signalements reçus depuis 2021 et que ses agents sont tenus de l’alerter sur toute violation des droits fondamentaux".

Pourtant, d’après des documents internes de Frontex, consultés par Le Monde, l’agence déploie dix agents à Srédéts. Le consortium a d’ailleurs en sa possession plusieurs clichés des véhicules de Frontex à quelques mètres de ce lieu de détention illégal.

"Augmentation sans précédent de la violence" aux frontières de l'UE

Les révélations sur l’existence de ce centre de détention illégal s’inscrivent dans un contexte de hausse des signalements de la violence aux frontières de l'UE. D’après un rapport du collectif d’ONG, Border Violence Monitoring Network paru le 8 décembre, des milliers de migrants et de demandeurs d'asile sont confrontés à "une augmentation sans précédent de la violence" sur ces zones frontalières.

Les militants ont interrogé 733 migrants ayant tenté de rejoindre l'Europe en 2021 et 2022. Ils ont constaté que les garde-frontières utilisaient des "tactiques de dissuasion" violentes, telles que des passages à tabac prolongés, le rasage des têtes, le déshabillage forcé, les agressions sexuelles et les attaques de chiens, entre autres.

>> À lire : Migrants mis à nus : une pratique humiliante mais régulièrement utilisée à la frontière gréco-turque

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