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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : InfoMigrants - Julia Dumont - 13/12/2022

Alors que le nord de la France connaît une vague de froid, des centaines de personnes vivent toujours à la rue à Calais et à Grande-Synthe, dans l’attente de réussir la traversée vers le Royaume-Uni. Les associations ne parviennent plus à distribuer assez de matériel pour compenser les évacuations de campements. Elles appellent aux dons.

Ces derniers jours, les membres des associations qui viennent en aide aux migrants dans le nord de la France regardent avec inquiétude les températures descendre. Le nord de la France, comme le reste du pays, connaît actuellement une forte vague de froid et celle-ci fragilise les personnes qui vivent à la rue.

"En ce moment, ça tourne autour des 0, -1°C et ils annoncent jusqu'à -3°C les jours prochains", s’alarme Amélie Moyart, coordinatrice d’Utopia 56 à Grande Synthe. Quelque 500 personnes vivent dans un campement aux abords de cette ville côtière, à une quarantaine de kilomètres de Calais.

Les conditions de vie y sont extrêmement précaires. Les personnes dorment sous tentes, le camp n’a pas d’accès à l’eau courante et les distributions de nourriture et de produits d’hygiène aux habitants ne sont assurées que par les associations. Avec le froid actuel, les tentes et couvertures sont indispensables à la survie des exilés.

>> À lire : Gale, plaies surinfectées, infections urinaires : dans le camp de Loon-Plage, une crise humanitaire due à l'absence d'eau potable

C’est l’association Mobile Refugee Support qui assure principalement les distributions de tentes et de couvertures dans le campement de Grande-Synthe. Utopia 56 se charge de compléter les distributions en cas d’urgence et la nuit. L’organisation est rôdée mais le campement est évacué chaque semaine. La majeure partie du matériel est alors saisie. Il faut à chaque fois renouveler tentes et sacs de couchage et les associations n’arrivent plus à suivre. "Notre stock se fait dévorer par les évacuations", se désespère Amélie Moyart qui précise que, lors des évacuations, seul ce qui est réutilisable est confisqué par les personnes chargées du nettoyage du site. "Les couvertures et les vêtements trempés, ça, ils les laissent aux exilés", dénonce-t-elle.

"Il y a toujours des gens trempés dehors, en pleine nuit"

La responsable se dit particulièrement préoccupée par les situations qu’elle et ses équipes rencontrent la nuit. Utopia 56 a mis sur pieds une maraude de nuit sillonnant les alentours de Grande-Synthe et de Dunkerque à la recherche de personnes exilées qui auraient besoin d’aide, après une tentative de passage en bateau avortée par exemple.

"Il y a toujours des gens qui se retrouvent trempés dehors en pleine nuit. Samedi soir, l’une de nos équipes a croisé vers Boulogne plus de 200 personnes qui avaient tenté de traverser. Elles étaient trempées", assure-t-elle.

Dans ces cas-là, l’association appelle les numéros d’urgence et demande des places d’hébergement. C’est ce qui s’est passé durant le week-end à Gravelines. Une trentaine de personnes se sont retrouvées au niveau d’un arrêt de bus alors qu’elles sortaient de la mer. "Quand on a appelé les numéros d’urgence et demandé qu’un gymnase soit ouvert, tout le monde se renvoyait la balle", déplore Amélie Moyart. Il a fallu attendre le matin pour qu’un membre du conseil municipal fasse ouvrir une salle de sport pour mettre les personnes à l’abri pendant quelques heures.

Plan grand froid activé

Comme à Grande-Synthe, à Calais, ce sont les évacuations de campements à répétition qui inquiètent les associations face au froid. "Les expulsions se font toutes les 24 ou 48 heures sur le principe de la flagrance. Donc les gens ne sont pas arrêtés mais leurs affaires sont prises. Ça met les gens en grande difficulté", détaille Pierre Roques, coordinateur de l’association L’Auberge des migrants, à Calais.

Pour compenser ces évacuations, l’association fait de son mieux mais reconnaît que les besoins en matériel dépassent largement ses ressources. "Pour les tentes, le besoin est infini. On n'arrive pas à suivre le rythme des expulsions", regrette le responsable.

À Calais, comme à Grande-Synthe, le plan grand froid a été activé durant le week-end. Il a été prolongé jusqu’à mercredi à Calais mais pas à Dunkerque, où le dispositif du week-end était insuffisant, selon les associations. "Un gymnase a été ouvert à Dunkerque mais une famille nous a dit avoir été recalée car il n’y avait plus de place", affirme Amélie Moyart. Interrogée à ce sujet par InfoMigrants, la préfecture du Nord n'a pas répondu à nos questions.

Près de 700 personnes ont pu être mises à l'abri au cours du week-end à Calais, a annoncé la préfecture du Pas-de-Calais, "dont 57 au bénéfice des personnes se déclarant mineures". Mais les informations sur ce dispositif particulier reste difficilement accessible : pour Pierre Roques, en effet, la préfecture a trop peu communiqué sur son existence et de nombreux exilés installés dans le centre-ville n’ont pas pu en bénéficier. "Il y a beaucoup de primo-arrivants donc les gens ne savent pas comment accéder aux informations de base", explique le militant.

Pour faire face aux prochains mois d’hiver, les associations ont lancé leurs collectes de dons annuels. Utopia 56 demande un soutien financier. L’Auberge des migrants a, elle, lancé une cagnotte en ligne mais aussi une liste de matériel à acheter en lot sur Amazon.

Des températures négatives et de la neige sont prévues pour le week-end dans le nord de la France, avant le retour de la pluie.

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