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Source : InfoMigrants - La rédaction - 23/12/2022

Soupçonné d'avoir conduit le canot pneumatique qui avait fait naufrage au large du Kent, Ibrahima Bah sera présenté, en janvier prochain, devant une cour de justice britannique. Le jeune homme de 19 ans a plaidé "non coupable".

Il est âgé d’à peine 19 ans. Ibrahima Bah sera jugé le 16 janvier prochain par la justice britannique, qui le soupçonne d’avoir conduit l’embarcation ayant fait naufrage le 14 décembre dernier. Lundi 19 décembre, le jeune homme a été présenté une première fois au tribunal de première instance de Folkestone, qui l’accuse d’avoir "facilité le passage illégal d’étrangers sur le territoire britannique".

Devant les juges, Ibrahima Bah a plaidé "non coupable". Ce qui transfère la procédure devant la Cour de la Couronne de Canterbury, celle-là même qui le jugera en janvier. 

En attendant son procès, il est placé en détention provisoire.

 

Le jeune homme sera "jugé pour avoir risqué sa vie dans l'espoir d'un avenir meilleur", a réagi l'association Utopia56, qui avait reçu, la nuit du naufrage, cinq appels à l'aide de bateaux en détresse en mer.

Cette même nuit, du 13 au 14 décembre, le canot pneumatique qu'Ibrahima Bah est accusé d'avoir conduit a coulé au large de la ville anglaise de Dungeness. Dans une vidéo publiée par les médias outre-Manche, on peut voir un bateau de pêche porter secours – difficilement – à plusieurs passagers en détresse sur une embarcation en partie dégonflée. Trente-et-un exilés avaient été secourus par le navire.

Les recherches, menées conjointement par les autorités britanniques et françaises, avaient continué jusqu’au lendemain. Au total, 43 exilés ont pu être secourus. Mais quatre personnes, dont un adolescent, n’ont pas survécu au naufrage.

>> À (re)lire : Manche : un adolescent parmi les quatre migrants morts, les Français affirment avoir "apporté tout leur soutien" aux Britanniques

À plusieurs reprises, les passagers du bateau avaient appelé à l’aide l’association Utopia56, qui avait transféré leur position aux secours français. Le canot "n'était pas détectable par radar, le Cross a alors modélisé une 'piste simulée' (...) pour suivre l'embarcation. Il a également contacté un deuxième pêcheur (...) en zone britannique, en lui demandant d'exercer une veille attentive", relate la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. Des renforts avaient finalement été envoyés à 4h21, alors que le bateau était passé en zone britannique.

187 ans de prison pour un "capitaine" de bateau

Porter devant la justice les conducteurs de petits bateaux est inédit au Royaume-Uni, mais courant sur une autre route empruntée par les migrants : celle qui mène de la Turquie vers la Grèce.

En mai, un exilé syrien accusé d’avoir conduit un canot qui avait fait naufrage a été condamné à 187 ans de prison. Deux autres migrants syriens ont écopé chacun d’une peine de 126 ans, pour leur rôle "d’assistant" et de "mécanicien" de l'embarcation, relate l'ONG allemande Borderline Europe.

"Malgré le fait que la cour ait reconnu qu'ils n'étaient pas des passeurs agissant pour en tirer profit, et qu'elle ait abandonné la charge de 'participation à une organisation criminelle' [...] ces trois pères de famille ont quand même été condamnés pour avoir 'facilité l'entrée illégale'" sur le territoire grec, avait dénoncé l'ONG sur Twitter.

Dans leur défense, les trois Syriens avaient témoigné avoir finalement refusé de conduire l'embarcation, jugée bien trop surchargée. Mais "ils ont été forcés par les passeurs turcs de prendre le contrôle du bateau, sous la menace d'une arme", affirmait l'un de leurs avocats, Alexandros Georgoulis. "Tous ont rapporté avoir été détenus dans une maison par des trafiquants turcs armés, jusqu'au départ de l'embarcation."

>> À (re)lire : "Beaucoup de personnes accusées d'être des passeurs agissent, en fait, pour sauver leurs proches"

Juger les "capitaines" de canots comme des passeurs est "un phénomène en forte expansion ces dernières années", a affirmé à InfoMigrants Marta Gionco, chargée de plaidoyer sur les politiques migratoires au sein de la PICUM (plateforme de coordination internationale pour les migrants sans-papiers), en juillet. "En criminalisant les personnes sur les bateaux, vous criminalisez celles qui se déplacent pour leur dignité, pour leur vie."

Un état de faits "préoccupant" pour la chercheuse, car "les migrants savent que s'ils sont ceux qui tiennent la barre de l'embarcation, ou ceux qui appellent à l'aide, ils s'exposent à des condamnations". Conséquence, "parfois, on voit des personnes qui lâchent la barre du bateau lorsque les secours arrivent. Ou s'éloignent du moteur, pour ne pas être identifiées comme les passeurs. Ces mouvements créent encore plus de déséquilibre sur les canots et mettent la vie de tout le monde en danger."

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