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Source : le monde - Le Monde avec AFP - 23/12/2022

Le 24 juin, près de 2 000 personnes, en majorité originaires du Soudan, avaient tenté de pénétrer dans l’enclave, située sur la côte nord du Maroc.

L’enquête ouverte par la justice espagnole sur la mort d’au moins 23 migrants africains ayant tenté de pénétrer fin juin dans l’enclave de Melilla depuis le Maroc a été classée sans suite, faute d’éléments suffisants contre les forces de l’ordre espagnoles. Une décision qui dessère sur le ministre de l’intérieur du gouvernement Sanchez, sur la sellette depuis des mois.

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« Le parquet a classé l’enquête » sur ce drame ayant provoqué l’indignation internationale, car il n’a « pas identifié de signes de délit dans les agissements des agents des forces de sécurité » espagnoles, a annoncé, vendredi 23 décembre, le ministère public.

« On ne peut pas conclure que l’action des agents ait augmenté le risque pesant sur la vie et l’intégrité physique des migrants et on ne peut donc pas les inculper d’homicide involontaire », a-t-il ajouté dans un communiqué.

« Bouffée d’oxygène »

Selon le parquet, « aucun des agents n’a eu connaissance » de la chute de migrants les uns sur les autres depuis la clôture séparant l’enclave du Maroc « et de ses conséquences fatales », et n’a su « qu’il y avait des personnes en situation de risque qui nécessitaient de l’aide ». D’après les éléments rassemblés durant les six mois d’enquête, « l’attitude des migrants » a été « constamment hostile et violente, envers les agents marocains et espagnols », souligne-t-il par ailleurs.

Le parquet précise toutefois avoir transmis aux responsables des forces de sécurité des éléments pour d’éventuelles poursuites disciplinaires contre des agents suspectés d’avoir jeté des pierres sur des migrants. Il appelle en outre les autorités espagnoles à « mettre en œuvre les mesures nécessaires » afin que les migrants puissent déposer des demandes d’asile en bonne et due forme et n’aient plus à tenter de franchir la frontière illégalement.

Lire aussi : Au Maroc, des peines de prison aggravées pour dix-huit migrants africains après le drame de Nador-Melilla

« Ce classement de l’enquête (...) apporte une bouffée d’oxygène au ministre de l’intérieur », appelé à la démission par l’opposition mais aussi par des formations soutenant le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez, estime El Pais, premier quotidien généraliste du pays.

Mais cette décision du parquet soulève toutefois des interrogations relatives à son indépendance. « Tout cela a-t-il été une simple simulation pour pouvoir dire qu’une enquête a déjà eu lieu ? », s’est interrogé sur Twitter Jon Inarritu, député de Bildu, parti de la gauche séparatiste basque qui soutient l’exécutif au Parlement. « Ne veulent-ils pas indisposer le Maroc ? », avec qui Madrid a renoué en grande pompe en 2021 après un an de crise diplomatique, a-t-il ajouté.

« Tuerie de masse »

Le 24 juin, près de 2 000 clandestins, en majorité originaires du Soudan – pays très pauvre miné par les conflits –, avaient tenté de pénétrer dans l’enclave de Melilla, située sur la côte nord du Maroc.

Selon les autorités marocaines, au moins 23 migrants ont péri dans cette tragédie qui représente le bilan humain le plus lourd jamais enregistré lors des tentatives d’intrusion de migrants dans cette enclave ou dans celle de Ceuta, qui constituent les deux seules frontières de l’UE sur le continent africain.

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Protestors hold signs depicting silhouettes as they take part in a anti-racism demonstration "against the deaths at the borders" in Barcelona on July 1, 2022. - At dawn on June 24, around 2,000 migrants, mostly from sub-Saharan Africa, tried to break through the fence from Morocco into Melilla, one of Spain's two tiny North African enclaves. Moroccan authorities said some of the victims had fallen while trying to scramble over the fence, giving an initial toll of 18 dead, but later raising it to 23 after another five migrants died of their injuries. (Photo by Pau BARRENA / AFP)

Ce drame avait provoqué l’indignation internationale, l’ONU dénonçant un « usage excessif de la force » de la part des autorités marocaines et espagnoles. Amnesty International avait qualifié pour sa part ce drame de « tuerie de masse » et accusé Rabat et Madrid de vouloir « couvrir leurs meurtres » en « dissimulant » la vérité, six mois après les faits.

Brutalité des forces marocaines

« Certaines actions des agents espagnols et marocains, comme frapper des personnes immobilisées (…), refuser des soins médicaux d’urgence aux personnes blessées, l’usage répété de gaz lacrymogène contre des personnes se trouvant dans un espace clos dont elles ne pouvaient s’échapper, peuvent constituer une violation du droit à ne pas subir de torture et autres mauvais traitements », avait dénoncé, mi-décembre, l’ONG.

Amnesty, comme des experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, évoque un bilan d’au moins 37 morts. Plusieurs ONG avaient aussi accusé les forces de l’ordre espagnoles de ne pas avoir prêté assistance aux migrants gravement blessés.

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Deux enquêtes publiées en novembre par la BBC et le consortium européen Lighthouse Reports, auxquelles ont notamment participé les quotidiens espagnol El Pais et français Le Monde, avaient dénoncé la brutalité des forces marocaines et questionné l’action des forces espagnoles.

Elles avaient notamment conclu à la mort d’au moins un migrant en territoire espagnol, ce que le ministre de l’intérieur espagnol avait catégoriquement nié à plusieurs reprises. Le défenseur des droits espagnol, qui enquête aussi sur ces faits, a toutefois jugé que les explications du ministère de l’intérieur n’avaient « pas été suffisantes » jusqu’ici.

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