Source : le monde - Marion Huysman et Mélody Da Fonseca - 29/04/2023
« Wuambushu » est une opération sécuritaire menée à Mayotte par le gouvernement pour évacuer et détruire certains bidonvilles et expulser des Comoriens sans titre de séjour. Elle est très contestée… et ce n’est pas la première. Mais pour la comprendre, il faut remonter l’histoire du plus récent département français.
Une opération sécuritaire de très grande ampleur a été déployée à Mayotte depuis le week-end du 22 avril. Baptisée « Wuambushu », elle vise à tripler les interpellations d’étrangers en situation irrégulière, démanteler des centaines d’habitations informelles, et arrêter des délinquants connus des services de police. Pour le gouvernement, c’était une nécessité.
Mais pour les habitants des bidonvilles et les associations, cette nouvelle opération de répression ne fera qu’aggraver l’insécurité et la précarité dans ce département, le plus pauvre de France. Et ces dernières années, la délinquance et l’insécurité y ont atteint des sommets.
Cette opération ne se déroule pas tout à fait comme prévu : le gouvernement des Comores voisines a refusé le retour sur son territoire de ses ressortissants expulsés, renvoyés dans un centre de rétention mahorais en attendant que la situation se débloque. La justice a de son côté suspendu une opération de « décasage », c’est-à-dire l’évacuation et la destruction d’un bidonville, car elle a été jugée irrégulière. Cette initiative avait aussi soulevé l’indignation d’une partie de l’opposition dans l’hexagone.
Mais comment en est-on arrivé là ? Pour comprendre la situation, il faut remonter à la décolonisation. On vous l’explique en trois minutes chrono (cette vidéo a été publiée initialement la veille du début de l’opération).