Source : le monde - Le Monde avec AFP - 27/04/2023
Cette opération décidée par le gouvernement vise à expulser des étrangers en situation irrégulière et à démanteler des bidonvilles dans l’île. Claire Hédon se dit attentive « au respect inconditionnel des droits fondamentaux des personnes et notamment de l’intérêt supérieur de l’enfant ».
La Défenseure des droits s’est dite, mercredi 26 avril, dans un communiqué de presse, « particulièrement attentive au respect inconditionnel » des droits fondamentaux dans le cadre de l’opération sécuritaire « Wuambushu » (« reprise » en mahorais) menée à Mayotte. Claire Hédon a également annoncé l’envoi d’une délégation de juristes sur l’île, qui sera chargée d’« opérer des vérifications, dresser des constats et mener des instructions le cas échéant ».
Reconnaissant « une situation particulièrement tendue et complexe », Mme Hédon a rappelé que « la nécessité de garantir l’ordre public et la sécurité ne peut, en aucun cas, autoriser des atteintes aux droits et libertés fondamentales des personnes ».
Evacuation annulée par le tribunal
« La garantie du droit au recours semble incompatible avec le caractère expéditif des procédures mises en œuvre », a-t-elle ajouté, disant par exemple regretter « la rapidité de traitement de cas individuels s’apparentant parfois à une certaine précipitation ».
Quelque 1 800 policiers et gendarmes, dont plusieurs centaines venus de métropole, ont été déployés ces dernières semaines à Mayotte, dans l’océan Indien, pour une opération contre la délinquance et l’habitat insalubre. L’opération de « décasage », visant la destruction de bidonvilles et des expulsions massives de sans-papiers, est soutenue par la majorité des élus et par une partie de la population, excédée.
Mais la justice a jugé, mardi 25 avril, les conditions d’expulsion des logements de fortune « irrégulières ».Le tribunal de Mamoudzou a annulé à la dernière minute l’évacuation d’un premier bidonville. Il a ordonné l’arrêt de l’opération, et compromis la démonstration de force voulue par M. Darmanin, déjà mise à mal par le refus des Comores d’ouvrir leurs ports à tout bateau transportant leurs ressortissants expulsés.