Un nouveau naufrage a eu lieu vendredi 26 mai en mer Égée, au nord-est de l’île grecque de Mykonos, selon les garde-côtes. D’après les premières informations, trois corps ont été repêchés, ceux de deux femmes et celui d’un homme.

Une opération de recherche et de sauvetage était toujours en cours vendredi matin pour tenter de retrouver d’autres migrants portés disparus après que leur embarcation a chaviré. Des navires des garde-côtes, un hélicoptère et des véhicules terrestres sont mobilisés.

Deux exilés, repêchés dans l’eau, ont quant à eux pu être pris en charge par la marine et mis en sécurité sur leur bateau.

Pour l’heure, les autorités ne donnent pas plus d’informations sur la nationalité des exilés. Selon l’ONG Consolidated rescue group (CRG), le canot transportait 17 personnes, dont des femmes et un enfant de sept ans, majoritairement originaires de Syrie.

L’organisation avait été alertée dans la nuit par les naufragés. "Le bateau s’est arrêté et l’eau commence à entrer" dans l’embarcation, a tweeté CRG vers 2h du matin. "La communication avec le canot a été complètement perdue", ont précisé les militants.

Atteindre l'Italie depuis la Turquie pour éviter les refoulements grecs

L’île de Mykonos se trouve sur la route de la Calabre, dans le sud de l’Italie. Depuis plusieurs mois, les exilés tentent de passer directement depuis les côtes turques vers l’Italie, pour éviter les contrôles au large des îles de la mer Égée et les refoulements des autorités grecques. Un itinéraire long et très risqué.

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Athènes est accusée depuis des années de pratiquer des pushbacks illégaux de migrants vers la Turquie. Le New York Times a publié vendredi 19 mai la preuve de ces refoulements, dénoncés maintes fois par les associations. Une vidéo, diffusée par le quotidien américain, montre un groupe de migrants, dont un bébé, transférés depuis l’île de Lesbos à bord d’un bateau des garde-côtes grecs, avant d’être abandonnés sur "un radeau de sauvetage gonflable noir à la dérive".

L'enquête a mis la Grèce sous pression. La Commissaire aux Affaires intérieures de l’Union européenne (UE), Ylva Johansson, a exhorté lundi le pays à mener une "enquête complète et indépendante" sur cette affaire.

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La responsable européenne s’est même dite "prête à prendre des mesures formelles le cas échéant". L’exécutif européen a notamment la compétence de lancer contre un État membre une procédure d’infraction pouvant mener à une action devant la justice européenne.

Interviewé par CNN, l'ancien Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a assuré que son gouvernement "menait une enquête" à la suite de cette publication. Il a qualifié la pratique des refoulements de "totalement inacceptable".