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Source : Le monde - Julia Pascual - 28/10/2021

Selon l’étude annuelle de l’OCDE publiée ce jeudi, la ségrégation résidentielle présente des avantages pour les immigrés qui viennent d’arriver. Mais, sur le long terme, elle constitue un handicap pour eux et leurs enfants.

A six mois de l’élection présidentielle, la problématique de l’intégration des immigrés a émergé chez plusieurs candidats. En ce début de campagne électorale, Valérie Pécresse, candidate à l’investiture du parti Les Républicains (LR) pour la présidentielle, a, par exemple, estimé que « nous avons une immigration incontrôlée et une intégration ratée », tandis que Michel Barnier, également candidat LR, voudrait instituer un « pacte d’intégration » qui inclurait un parcours linguistique, éducatif et civique « à points » et « lié à l’exercice d’un emploi ». Emmanuel Macron lui-même a parlé de « sociétés en crise d’intégration, avec aussi des personnes qui viennent de pays plus difficiles à intégrer », lors d’un dîner organisé par la communauté protestante, mardi 26 octobre.

Dans son étude annuelle parue jeudi 28 octobre, « Perspectives des migrations internationales 2021 », l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’est intéressée à la ségrégation résidentielle des immigrés. « Beaucoup considèrent, surtout dans les pays européens de l’OCDE, qu’une forte concentration des immigrés constitue un obstacle à l’intégration », justifient les auteurs. Le phénomène de concentration dans les quartiers et les banlieues les plus pauvres des grandes métropoles est « universel », soulignent-ils. Si l’Ile-de-France concentre environ 35 % des personnes nées à l’étranger, la communauté de Madrid accueille 19 % des immigrés de l’Espagne, tandis que le comté de Stockholm concentre 30 % de tous les immigrés et Londres, 36 %.

« Un handicap »

A l’intérieur de ces espaces, d’autres échelles de concentration apparaissent. A Paris, note l’OCDE, « dans la partie nord et nord-est de la zone urbaine, en particulier dans le département de la Seine-Saint-Denis, ainsi que le long de la Seine au sud-est de Paris, (…) le pourcentage d’immigrés extracommunautaires au sein de la population est au moins deux fois supérieur à la moyenne de l’ensemble de la zone urbaine ». En outre, « les logements sont généralement en plus mauvais état, et l’environnement local se caractérise bien plus souvent par des niveaux élevés de violence, de pollution et de nuisances sonores ».

Lire notre reportage :  « Le quartier a été communautarisé » : à Montpellier, la mixité sociale et ethnique à l’épreuve des politiques publiques

Les effets d’une telle ségrégation sont « complexes », observe l’OCDE. « Cela a des avantages pour les immigrés qui viennent d’arriver, en matière de réseau social et donc d’accès à un emploi, à un logement ou même à un soutien psychologique, souligne Gilles Spielvogel, économiste des migrations et coauteur de l’étude. Mais, à long terme, le fait de rester dans ces zones peut conduire à des effets négatifs, comme une perte d’opportunité d’emploi ou une désincitation à l’apprentissage de la langue ». En France, le taux d’emploi des immigrés était de 59 % en 2020, soit 7,4 points de moins que celui des natifs. « Ceux qui ne peuvent pas partir se retrouvent dans une situation de blocage pour eux et leurs enfants. »

Dans la zone OCDE, les trois quarts des élèves de 15 ans nés de parents immigrés « fréquentent des écoles où au moins un quart de leurs camarades de classe ont également des parents immigrés ». Cela « constitue un handicap qui affecte les résultats scolaires », constate l’étude. Les auteurs évoquent jusqu’à plus d’un an de scolarité de retard, dans des pays comme l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, la France, la Grèce, les Pays-Bas et la Suède. « On est parmi les plus mauvais en Europe », fait remarquer Jean-Christophe Dumont, chef de la division des migrations internationales à l’OCDE.

Bourses et mentorat

Ce « handicap » s’explique en grande partie par le statut socio-économique inférieur des parents. « Ce n’est pas le fait qu’ils soient migrants ou qu’ils résident dans un quartier d’immigrés qui expliquent leurs résultats, c’est le niveau d’instruction de leur parent », insiste M. Dumont. A l’inverse, dans des pays tels que l’Australie ou le Luxembourg, qui ont des populations d’immigrants très diplômés, la forte concentration d’immigrés dans les écoles n’induit pas des résultats scolaires moins bons.

Plus de la moitié des pays de la zone ont adopté des mesures pour lutter contre la ségrégation scolaire, et les auteurs en font une large recension, allant du soutien à la mobilité des élèves comme le mentorat ou les bourses, jusqu’à la discrimination positive ou la politique d’éducation prioritaire, en passant par des dispositifs de dispersion des élèves défavorisés vers des écoles mieux loties.

Ainsi, la Norvège « vise à donner à tous les enfants la possibilité de participer à au moins une activité périscolaire et encourage un système de mentorat pour les jeunes à risque », tandis qu’aux Etats-Unis l’intention est de transformer les écoles ségréguées en « écoles aimants » (par des cours ou des programmes d’enseignement spéciaux).

Les effets de tels outils ne sont cependant pas mesurés. Les chercheurs de l’OCDE remarquent que la question se pose de la capacité de l’école à traiter les inégalités sociales.

Lire l’entretien :  « Il y a toujours une pénalité de l’immigration »

Au titre de ses préconisations, elle met en garde contre une politique de dispersion des immigrés à leur arrivée. « Cette stratégie n’a souvent pas tenu ses promesses : elle a abouti à des taux d’emploi plus faibles, sans compter que beaucoup d’immigrés (…) sont ensuite revenus s’installer dans les zones ségréguées. » Pour l’OCDE, les pouvoirs publics devraient plutôt encourager la mobilité en donnant « davantage de possibilités de quitter ces zones » et déployer des « efforts particuliers » d’enseignement de la langue, d’information sur le fonctionnement du marché du travail et le système éducatif du pays.

 

 


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