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La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

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Source : InfoMigrants - La rédaction - 05/08/2022

Deux personnes seraient portées disparues après un refoulement opéré par les garde-côtes grecs, selon des témoignages recueillis par la plateforme d'urgence Alarm Phone. Ces pratiques illégales sont de plus en plus documentées en mer. Mais cette fois-ci, une violence particulière aurait été déployée à terre : les agents auraient remis à l'eau le groupe d'exilés, qui avait pourtant déjà atteint le sol de l'île grecque de Rhodes.

Énièmes accusations de refoulements depuis la Grèce vers la Turquie. Selon une enquête menée par la plateforme d'aide aux migrants Alarm Phone, deux personnes auraient disparu en juillet en mer Égée.

L'alerte remonte au 20 juillet. Ce jour-là, les équipes d'Alarm Phone, très actives aux frontières - maritimes comme terrestres - entre la Grèce et la Turquie, ont été contactées par des proches des victimes, pour signaler leur disparition depuis une semaine.

Avant de disparaître, "M." et "G." - deux jeunes hommes dont on ne sait quasiment rien, si ce n'est l'âge, 23 ans, du second -, auraient été refoulés par les garde-côtes grecs vers la Turquie. Ces derniers auraient remis à l'eau le groupe d'exilés, dont faisaient partie "M." et "G.", alors même qu'ils avaient déjà débarqué sur le sol grec.

Le groupe de migrants était initialement parti de Bodrum, en Turquie, pour rejoindre l'île de Rhodes, en Grèce. De là, ils espéraient pouvoir rejoindre l'Europe. Sur une embarcation de fortune, le petit équipage était parvenu à atteindre le village de Soroni, sur la côte ouest de l'île de Rhodes. Mais, à leur arrivée, ils ont été interpellés par la police grecque.

>> À (re)lire : Mickaël, Centrafricain arrivé à Rhodes : "Je n'ose pas sortir car j'ai trop peur de me faire arrêter"

"J'ai parlé avec l'un d'eux en anglais, je lui ai dit que je voulais demander l'asile et que j'étais mineur", raconte à Alarm Phone l'un des survivants, ami des deux disparus, qui dit être âgé de 17 ans. "Ils étaient très méchants et violents."

"Personne ne veut mourir en attendant que quelqu'un vienne l'aider"

C'est au moment de cette interpellation que les événements ont pris une tournure déroutante. La police grecque a emmené le groupe "dans une église près de la mer". "Je ne sais pas où se trouve l'endroit parce que les téléphones ont été confisqués", poursuit le survivant auprès de l'association.

Les agents leur auraient alors dit "de rester calmes" et leur auraient promis : "Nous vous emmènerons au camp".

Sauf que, le soir venu, "ils nous ont remis aux garde-côtes, puis ils nous ont jetés à la mer", affirme le témoin.

>> À (re)lire : La CEDH condamne la Grèce après le naufrage d'un bateau de migrants en 2014

Le groupe serait resté bloqué en mer deux jours durant, sans eau ni nourriture, et sans moyen d'appeler à l'aide. Sur l'une des photos relayées par Alarm Phone, on voit de grandes traces de brûlures causées par le soleil sur la peau de l'un des passagers.

 

Au troisième jour de dérive, les deux jeunes hommes ont décidé de quitter l'embarcation pour aller chercher du secours. "Mes amis ont nagé dans une direction inconnue" vers "une île au loin", raconte le témoin de 17 ans. C'est là que les deux personnes auraient disparu. Le reste des passagers n'a plus eu de nouvelles depuis.

"Personne ne veut mourir en attendant que quelqu'un vienne l'aider. C'est pourquoi mon frère a commencé à nager", a confié le frère d'un des disparus à Alarm Phone.

Refoulement vers les côtes turques

Le reste du groupe, toujours sur le canot à la dérive, a fini par apercevoir un "navire mexicain". L'équipage "nous a aidés et a appelé les garde-côtes grecs pour nous ramener en Grèce", raconte le témoin. Mais au lieu de les aider, ces derniers les auraient "poussés plus loin vers la Turquie. "Finalement, les garde-côtes turcs nous ont secourus."

Les garde-côtes turcs ont effectivement communiqué sur une interception, menée le 15 juillet dans l'après-midi, ayant impliqué quinze personnes. Ils affirment également que l'embarcation venait d'être repoussée vers les eaux turques par des garde-côtes grecs.

>> À (re)lire : "Pushbacks" de migrants en Grèce : Frontex avait bien connaissance des renvois illégaux vers la Turquie

Les accusations de refoulements sont légions dans cette zone. En 2021, l'ONG norvégienne Aegean Boat Report a comptabilisé 629 cas de refoulements illégaux de migrants depuis les îles de la mer Égée, dont plus de la moitié à Lesbos et à Samos.

Dans un rapport accablant, dont les bonnes feuilles ont été publiées fin juillet, l'Office européen de la lutte contre la fraude (Olaf) a démontré que l'ancienne direction de l'agence de surveillance des frontières Frontex avait connaissance des renvois illégaux de migrants menés en Grèce vers la Turquie entre 2020 et 2021. Frontex, qui a toujours nié être au courant de ces pratiques, en aurait même co-financé certains. La Grèce, elle, dément tout refoulement illégal à ses frontières.

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