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Fermez les Centres de Rétention !

La secrétaire générale de La Cimade dénonce : les enfermements arbitraires, les violences et les mises à l’isolement répétées, un climat de stigmatisation grandissante, les expulsions illégales

Solidarite avec Mimmo Lucano

Source : la montagne - Pierre Chambaud - 14/11/2022

Si l’expulsion d’étrangers en situation irrégulière n’est pas inhabituelle dans le Cantal, les moyens étonnent. Une famille serbe, inconnue des forces de l'ordre et dont les enfants sont scolarisés, a été tirée du lit, le 31 octobre, à Saint-Cernin, pour être renvoyée, par avion, vers Belgrade.

Ils ne sont pas revenus en classe après les vacances de la Toussaint. Quatre enfants, âgés de 7, 8, 12 et 17 ans, et leurs deux parents ont été renvoyés vers leur pays d’origine, le 31 octobre. La famille serbe résidait illégalement en France depuis environ trois ans. Une obligation de quitter le territoire français (OQTF) avait été remise à la mère il y a plusieurs mois.

Au petit matin, sept hommes du peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie d’Aurillac se sont rendus, armés, au domicile familial, à Saint-Cernin. Tous ont suivi les militaires sans opposer de résistance, impressionnés par l’escorte, indique Réseau éducation sans frontières (RESF).

Un enfant, majeur, laissé dans le Cantal

Un cinquième enfant, jeune majeur, pourtant également soumis à une OQTF, a été trouvé à Saint-Cernin… Il a toutefois été laissé sur place, seul.

En plus des gendarmes, des policiers ont été mobilisés à Aurillac, pensant y trouver le père dans un appartement. Raté. Tous étaient à Saint-Cernin et n’auraient en fait jamais résidé là. « Elle ne faisait que stocker des affaires à cet endroit », affirme RESF.

Parents et enfants ont été conduits à l’aéroport de Tronquières, où un avion, affrété par la police de l’air et des frontières (PAF), les attendait. Parti du Bourget, il a décollé d’Aurillac en fin de matinée, direction Belgrade (Serbie).

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Peu après son arrivée en France, la famille avait rejoint Aurillac, où étaient scolarisés les cinq enfants, du primaire au lycée.

Ils « suivaient une scolarité exemplaire. La cadette a même bénéficié d’une bourse au mérite après avoir brillamment obtenu son brevet des collèges »

RESF a gardé le contact et continue de s’occuper du jeune homme resté en France.

Toujours selon l’association, la mère, infirmière, « venait de signer une promesse d’embauche en CDI dans le secteur de l’aide à la personne, secteur en tension s’il en est ». Selon nos informations, la famille était inconnue des forces de l’ordre.

La question de l’ampleur des moyens engagés a surpris jusqu’au sein même du dispositif. Plusieurs sources ont indiqué leur « incompréhension » concernant notamment la mise à disposition d’un avion pour exécuter une OQTF.

Des mesures d'éloignement régulières... mais pas en avion

S’il arrive plusieurs fois par mois que des personnes en situation irrégulière soient conduites aux centres de rétention administrative de Lyon ou Toulouse en attendant un vol régulier vers leur pays d’origine, voir un avion affrété spécifiquement est une rareté dans le Cantal. Parmi toutes les personnes interrogées, seul un avocat spécialisé se souvient d’un précédent : l’expulsion d’une famille du Kosovo, en mars 2014, qui avait, à l’époque, fait réagir la Cimade notamment.

Un collectif de sept associations et une pétition

Si le cas est rare dans le Cantal, un appareil affrété par la PAF est « un moyen couramment utilisé pour ce type d’opération, notamment dans cette configuration familiale », indique la préfecture du Cantal.

« Les moyens mis en œuvre ont été proportionnés et avaient pour but de permettre l’exécution de la procédure dans les meilleures conditions, à partir du moment où cette famille n’avait pas respecté d’elle-même cette obligation », estime encore la préfecture.

De son côté, « RESF dénonce le traumatisme causé chez ces élèves, nos élèves, qui se voient privés de poursuivre leur scolarité auprès de leurs camarades et leurs professeurs ». 

 


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